Au cœur de l'Église

Le Pape Saint Jean-Paul II, lors de sa visite au 

Carmel d'Ars



6 octobre 1986

"Mes chères sœurs, je pense que vous êtes très bien placées ici, à Ars, très bien placées… ".

Avec le Saint Curé d’Ars et la Petite Thérèse, dans le Cœur de l’Eglise

 Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, la Petite Thérèse, a réalisé  magnifiquement sa vocation de carmélite, au point d’être déclarée patronne des missions. Comprenant que c’est l’Amour qui fait vivre et soutient  tous les membres de l’Eglise, elle a réalisé que sa vocation de carmélite la plaçait au Cœur : « Dans le cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour. »  Affirmation que l’on peut rapprocher de  la définition que saint Jean-Marie Vianney donne du sacerdoce : « Le sacerdoce, c’est l’Amour du Cœur de Jésus ».Notre carmel a été placé sous le double patronage de ces deux saints : carmel du Saint Curé d’Ars et de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Le Carmel et la prière pour les prêtres

On a parfois voulu donner à notre carmel, au moment de sa fondation, le qualificatif de « sacerdotal »… En réalité, tout carmel peut être dit « sacerdotal ». C’est le souhait de sainte Thérèse d’Avila, la réformatrice de l’Ordre du carmel au 16ème siècle, que les carmélites s’unissent chaque jour au Christ s’offrant à son Père pour le salut des âmes.

Voici ce qu'elle dit: « Mes sœurs en Jésus-Christ, aidez-moi à adresser cette supplique au Seigneur… Ô Père Eternel, considérez que votre Fils Bien-Aimé nous a rachetés, souvenez-vous de ses mérites, de ceux de sa glorieuse Mère, ainsi que de ceux de tant de saints et de martyrs qui sont morts pour vous. »

Elle a fondé ses monastères - déserts dans les villes -  pour que les carmélites soutiennent par leurs prières ceux qu’elle appelle « les capitaines de l’Eglise ».  Elle les exhorte ainsi : 

« Nous nous mettrions toutes en prière pour les défenseurs de l’Eglise, pour les prédicateurs et les savants qui la soutiennent, 

et nous aiderions dans la mesure de nos forces ce Seigneur de mon âme...

Si, pour atteindre ce but, nous pouvons quelque chose auprès de Dieu, combattons, pour lui, toutes cloîtrées que nous sommes… »


Pape François, le 28 mars 2015

La sainte d’Avila resplendit comme un guide sûr et un modèle attrayant de don total à Dieu. Quel bien continue à nous faire à tous le témoignage de sa consécration, directement née de la rencontre avec le Christ, son expérience de prière, comme dialogue permanent avec Dieu, et sa vie communautaire, enracinée dans la maternité de l’Église !



Pape Benoit XVI, le 16 juillet 2012

L’objectif ultime de la réforme de sainte Thérèse et de la création de nouveaux monastères, dans un monde ayant peu de valeurs spirituelles, était de protéger par la prière l’œuvre apostolique; proposer un style de vie évangélique qui soit un modèle pour celui qui cherchait un chemin de perfection, à partir de la conviction que toute réforme personnelle et ecclésiale authentique passe par la reproduction toujours perfectionnée en nous de la «configuration» au Christ (cf. Ga 4, 19). Ce fut précisément là l’engagement de la sainte et de ses filles. Face à l’oubli de Dieu, la sainte, docteur de l’Eglise, encourage des communautés de prière, qui protègent par leur ferveur ceux qui proclament partout le Nom du Christ, afin qu’ils prient pour les besoins de l’Eglise et portent au cœur du Sauveur le cri de tous les peuples.

Saint Jean-Paul II, le 31 mai 1982

En méditant, dans le sillage de votre réformatrice, le mystère de Marie

dont le cœur est, dans son union intime avec le Christ, une source de vie pour l’Eglise,

vous vous plongerez plus profondément dans la lumière radieuse de votre vocation,

de ses exigences de solitude, de silence, de sacrifice total, et vous serez convaincues

en même temps de sa secrète fécondité qui vous paraîtra d’autant plus urgente

 qu’aujourd’hui « le monde est en feu » bien plus qu’il y a quatre siècles.

Mes chères Sœurs,

Je pense que vous êtes très bien placées, ici, à Ars. Très bien placées... Et vous avez aussi bien choisi cette sainte Philomène ... On sait bien que le Saint Curé d'Ars se cachait derrière Philomène, s'il s'agissait des miracles obtenus par son intercession . Mais il attribuait tous ces miracles à Sainte Philomène. Et il n'était pas coupable, pas responsable de ces miracles... On savait bien que la réalité était différente, mais il a trouvé un bon refuge dans cette petite sainte martyre romaine... C'est bien que cette martyre, Philomène, se trouve chez vous... Et alors vous devez constituer pour la paroisse d'Ars, et pour tout cela que cette paroisse, avec la tradition de Saint Jean Vianney, représente aussi ce refuge, et aussi cette paroisse doit se cacher derrière vos prières et vos sacrifices...

En tout cas, je vais vous dire, je vais vous confesser que nous tous, et le Pape surtout, nous nous sentons beaucoup plus... beaucoup plus... Comment dirais-je?... Beaucoup plus sûrs dans le monde quand vous existez, quand vous priez, quant on a votre présence derrière nous...Et avec ce sentiment, je vous remercie pour ce bon accueil, et aussi pour ce cadeau significatif. Et je vous bénis: chacune de vous et toute votre Communauté.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit...

Alors, loué soit Notre Seigneur Jésus Christ !

                                             Saint Jean-Paul II, le 6 octobre 1986