Les origines de l’Ordre du Carmel

L’Ordre du Carmel a des origines simples et modestes… si simples qu’elles ont été enfouies dans un profond  silence. Le Carmel tire son nom et ses origines du Mont Carmel, situé dans le prolongement de la baie de Haïfa en Terre Sainte… lieu isolé, donnant une vue étendue et magnifique sur la Mer Méditerranée ainsi que sur la plaine alentour. Il est cité bien des fois dans l’Ancien Testament.

Le Saint prophète Elie (cf. 1Rois 17-19 ; 21 et 2Rois 1-2) y a vécu, selon la tradition, avec d’autres disciples. Selon d’antiques récits, il pressentit dans la nuée s’élevant de la mer l’annonce et la figure de la Vierge Immaculée. C’est sous sa protection que naîtra l’Ordre du Carmel, voué, dès ses origines, à la contemplation divine et au culte de la Vierge Marie, en qui les Frères reconnaissent leur modèle et leur sœur.

Rattachés spirituellement à ce saint, des ermites s’installent sur ce Mont, au Moyen Âge, assoiffés de Dieu, le cherchant dans la solitude et le silence, « méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière » (règle du Carmel) ; et désirant servir « leur Dame », la Très Sainte Vierge Marie, comme d’autres chevaliers servent leur suzeraine.

Lieu de combat spirituel pour offrir à Dieu un cœur pur et lieu de grâce où recevoir la perle précieuse de la contemplation. XIIIème siècle : Les ermites reçoivent leur première Règle écrite. Croisades et reconquête de la Terre Sainte par les Arabes. Chassés du Mont Carmel, les Frères s’implantent en Europe.

Les frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel demandent une Règle de Vie vers 1206 au patriarche de Jérusalem, St Albert. C’est la première trace officielle que nous avons de l’Ordre.

Suite aux invasions en Terre Sainte, ces ermites retournent en Occident et deviennent un ordre mendiant, alliant vie contemplative et apostolat. La Sainte Vierge fait don du Scapulaire au Carmel, en gage de sa protection (1251). Au XIVème siècle, c’est la Guerre de Cent Ans, époque de  famine et d’épidémies. C’est aussi un temps de déclin pour l’Ordre avec la mitigation de la Règle.

Au XVème siècle, de pieuses dames ou béguines, désireuses de vivre de la spiritualité des Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel, se regroupent dans des monastères. Elles deviendront les premières carmélites. Mais ces premiers couvents, suite aux guerres et aux épidémies, se relâchent fortement… vivant parfois en très grand nombre, ne suivant plus qu’une règle mitigée, et multipliant sorties et parloirs. C’est dans l’un d’eux, celui de l’Incarnation à Avila, que rentre la jeune Teresa de Ahumada, alors âgée de 20 ans… et qui deviendra plus tard Teresa de Jésus, Sainte Thérèse d’Avila.

 

But de la Réforme de Sainte Thérèse

Apprenant les malheurs de l’Eglise et de la France, sainte Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila) établit en 1562 le Carmel St Joseph d’Avila un petit monastère en étroite clôture, où l’on garderait dans toute sa perfection la Règle de Notre Dame. Dans ce premier Carmel de la réforme, les Carmélites Déchaussées, vivent en petit nombre l’idéal contemplatif des premiers ermites et une vie fraternelle plus intense.

 

« Nous qui portons l’habit de la Vierge, nous sommes appelées à l’oraison et à la contemplation. Nous descendons de ces saints Pères du Carmel qui ne s’enfonçaient dans une si grande solitude et un si profond détachement du monde que pour rechercher la perle précieuse de la contemplation. »

« Dans notre clôture, nous nous mettrons toutes en prière pour les défenseurs de l’Église, pour les prédicateurs, les théologiens, pour les Évêques… »

                                                        Ste Thérèse de Jésus

 

En 1568, elle fonde avec saint Jean de la Croix un premier couvent de Frères Déchaux. La fondation de St Joseph d’Avila sera rapidement suivie de nombreuses autres fondations, d’abord en Espagne, et dès 1604 en France avec l’arrivée de plusieurs Carmélites Déchaussées espagnoles. Bien qu’avec parfois de grandes difficultés, les carmels se multiplient en France. A leur tour, ils essaiment en bien d’autres contrées : Terre Sainte, Inde, Vietnam, Madagascar, Sénégal…

 

Suite au Concile Vatican II et à l’aggiornamento demandé, le Saint Pape Jean-Paul II promulgue les Constitutions de 1990 et de 1991. Notre monastère a choisi de suivre les Constitutions de 1990.

Parmi les filles de la Sainte particulièrement connues, citons sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (Lisieux), Sainte Elisabeth de la Trinité (Dijon) et sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein).

Il y a actuellement environ 12.000 carmélites déchaussées dans le monde, dont environ 2.000 en France et environ 6.000 pour toute l’Europe. Il y a environ 500 Carmels en Europe, dont 60 en France. Le Carmel thérésien est aujourd’hui implanté en 70 nations et compte plus de 40 saints canonisés ou béatifiés par l’Eglise.

Une vie en présence de Dieu : l'oraison

« L’oraison est un commerce d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont nous savons qu’Il nous aime. »  Sainte Thérèse de Jésus, Vie chap. 8

La prière silencieuse, l’oraison, est au centre de notre vie au Carmel. Cette prière est un élan du cœur qui nous remet chaque instant en présence de Dieu. L’oraison permet de faire grandir en chacun de nous, la rencontre et l’amitié profonde avec Jésus.

L’oraison silencieuse est un moment privilégié de rencontre personnelle avec Dieu. 

"L’oraison est un dialogue personnel, intime et profond entre Dieu et l’homme" 

Lettre de la congrégation pour la doctrine de la Foi, 1989


 

« Le Carmel est tout entier de Marie »

On ne peut terminer sans mentionner la Vierge Marie, si chère aussi à l’affection de nos deux patrons, et invoquée au Carmel comme Notre Dame du Mont-Carmel. Son union intime à son Fils Jésus, dans le silence et la simplicité de la vie de Nazareth, puis dans la vie publique et jusqu’à la mort du Christ sur la Croix,  est le modèle pour toute carmélite qui se confie à cette Mère très aimée.

Le scapulaire

Cette intense vie mariale, qui s'exprime à travers une prière confiante, à travers une louange enthousiaste et une imitation diligente, conduit à comprendre comment la forme la plus authentique de la dévotion à la Très Sainte Vierge, exprimée par l'humble signe du Scapulaire, est la consécration à son Coeur. C'est ainsi que dans le coeur se développe une communion et une familiarité croissantes avec la Sainte Vierge, "comme nouvelle manière de vivre pour Dieu et de poursuivre ici sur terre l'amour du Fils Jésus à l'égard de sa mère Marie"

Ce riche patrimoine marial du Carmel est devenu, au cours du temps, à travers la diffusion de la dévotion du Saint Scapulaire, un trésor pour toute l'Eglise. En raison de sa simplicité, de sa valeur anthropologique et de son rapport avec le rôle de Marie à l'égard de l'Eglise et de l'humanité, cette dévotion a été profondément et amplement reçue par le Peuple de Dieu, au point de trouver une expression dans la fête du 16 juillet, présente dans le calendrier liturgique de l'Eglise universelle.

Le signe du Scapulaire constitue une synthèse éloquente de la spiritualité mariale qui alimente la dévotion des croyants, les rendant sensibles à la présence aimante de la Vierge Mère dans leur vie. Le Scapulaire est essentiellement un "habit". Celui qui le reçoit est inclus ou associé d'une façon plus ou moins intime à l'Ordre du Carmel, consacré au service de la Madone pour le bien de toute l'Eglise. Celui qui revêt le Scapulaire est donc introduit dans la terre du Carmel, pour qu'"il en mange les fruits et les produits" (cf. Jr 2, 7); et qu'il fasse l'expérience de la présence douce et maternelle de Marie, dans l'engagement quotidien de se revêtir intérieurement de Jésus-Christ et de le manifester de façon vivante en soi pour le bien de l'Eglise et de toute l'humanité.

Les vérités évoquées sous le signe du Scapulaire sont donc au nombre de deux: d'une part, la protection permanente de la Très Sainte Vierge, non seulement au cours du chemin de la vie, mais également au moment du passage vers la plénitude de la gloire éternelle. De l'autre, la conscience que la dévotion envers Elle ne peut pas se limiter à des prières et des hommages en son honneur, dans certaines circonstances, mais qu'elle doit constituer un "habit", c'est-à-dire une orientation permanente de sa propre conduite chrétienne, tissée de prière et de vie intérieure, à travers la pratique fréquente des Sacrements et l'exercice concret des oeuvres de miséricorde spirituelle et corporelle. De cette façon, le Scapulaire devient un signe d'"alliance" et de communion réciproque entre Marie et les fidèles: en effet, il traduit de manière concrète l'acte par lequel Jésus confia sa Mère à Jean, sur la Croix, et à travers lui à nous tous, et la remise de l'apôtre bien-aimé et de nous tous à Marie, constituée comme notre Mère spirituelle. (Saint Jean-Paul II, 25 mars 2001)

 

Thérèse de Jésus

Jean de la Croix

Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face

Élisabeth de la Trinité

Marie de Jésus Crucifié

Thérèse des Andes

Thérèse Marguerite

Mère Maravillas

Édith Stein

Martyres de Compiègnes

Père Marie-Eugène

Pape Jean-Paul II