Histoire de notre fondation à Ars

« Un Carmel à Ars ?... pourquoi ?... »

Notre Monastère a été fondé le 8 décembre 1939, par un groupe de carmélites venant du Carmel de Reims.

Le Seigneur avait suscité au cœur de Mère Marie-Louise de l’Immaculée Conception, moniale de ce carmel, le désir de fonder un carmel à Ars, « afin de prolonger la puissance d’intercession du saint Curé » en faveur de tous les prêtres, en leur obtenant la grâce d’être des âmes d’oraison. Un jour, dans l’intimité de son coeur, elle avait entendu Jésus lui dire : « Fais cela pour Moi ! ». 

La réalisation de ce projet ne s’est pas faite sans difficulté, car nous étions entre les deux guerres… Néanmoins, l’Evêque de Belley, qui était alors Monseigneur Amédée Maisonobe, acquiesça très chaleureusement à ce projet : « Tout près de l’église et du presbytère du saint Curé, vous y continuerez son œuvre. Par la prière et la pénitence, vous nous obtiendrez des prêtres et de saints prêtres pour le diocèse de Belley puis pour tous les diocèses de France. » Depuis longtemps il caressait le désir de voir un carmel se fonder dans le diocèse, qui n’en possédait plus depuis l’expulsion, en 1906, des carmélites de Trévoux, dont le monastère avait dû être rasé par la suite, pour établir une voie de communication…

C’est ainsi qu’au Carmel de Reims on s’active pour rendre la fondation possible, espérant ériger la nouvelle Maison le 4 août 1939, pour le 80ème anniversaire de la mort du Saint Curé. Mais la mobilisation générale semble mettre un coup d’arrêt à l’entreprise. Pourtant Mère Marie-Louise considère que la fondation est plus urgente que jamais ! Le Chanoine Convert, alors curé de la paroisse, mit lui aussi tout en œuvre pour aider la fondation du carmel à Ars, en cherchant un lieu adapté… Qui fut un bâtiment de ferme alors en vente…

Arrivée sur les lieux, Mère Marie-Louise le trouve tout à fait adapté pour y organiser un petit carmel… L’étable, telle un nouveau Bethléem, deviendra la chapelle du monastère…

Le nouveau Monastère est béni le 8 décembre sous la double protection du Saint Curé d’Ars et de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : sœur et maîtresse qui nous entraine dans sa petite voie de confiance et de total abandon à l’amour miséricordieux.

Les travaux se poursuivront pendant plus de 20 ans après le décès de notre Mère Fondatrice le 29 octobre 1942.

La construction de l’ensemble du monastère s’est faite petit à petit, au fil des années, grâce notamment aux dons reçus de prêtres. Bientôt sera mis en place l’atelier de fabrication des hosties comme principale ressource pour la vie de la communauté. 

« Plus je serai hostie, plus ils seront prêtres » disait Mère Marie-Louise…

En ce lieu béni, notre vie d’union au Seigneur dans l’oraison désire être une réponse d’amour à l’appel pressant du Seigneur à intercéder pour son Église et la sainteté de ses ministres.